Ville de Québec : La Gouvernance gouverne … Là aussi ?
Je dois avouer que je suis déçu. En tant que Montréalais habitué à vivre dans la controverse et l’inefficacité administrative, littéralement dans les nids de poule et dans le paradoxe politique, je suis déçu. Pour moi la ville de Québec était le dernier rempart d’une ville politiquement propre, un peu rétro, mais attrayante et assise sur des valeurs fondamentales qui portaient le Québec et la langue française à un niveau de reconnaissance de notre fierté internationale. Siège de notre parlement et gardienne de notre histoire, voila que Québec désire entrer en compétition avec Montréal dans ses aspects les plus controversées de la gestion publique au nom de je ne sais quelle modernité.
Et oui évidemment on trouvera toujours un psy, Clotaire Rapaille ou pas, consultant national ou international, pour se faire dire que la modernité attire la jeunesse active, que les technologies de pointe sont incontournables, que les vieilles pierres ne sont bonnes que pour les archéologues qui vivent dans le passé, que la ville de Québec et ses habitants vivent dans une société distincte … de la société distincte, parce que ses habitants ont développé toutes sortes de « manies » honteuses. Bon, ça va faire le lavage du linge sale en public !
Gaspillage de fonds publics. 100 dollars ou 300 000 dollars. C’est évidemment les premiers mots qui sont venus de la bouche des détracteurs d’un tel exercice. Prévisible et gros comme…. le pont de Québec.
Quand la Gouvernance gouverne … elle pense à quoi ? Lorsque l’exercice démocratique donne à un politicien et à son groupe un pouvoir presque absolu, (à rendre malade le maire de Montréal) n’est-il pas encore plus redevable devant ses commettants. Lorsque nous entendons Montréalais, que Québec est devenu un petit royaume, c’est gentil, mais un peu inquiétant.
L’omnipotence, la mégalomanie et le narcissisme, je l’ai déjà, dit nous guettent tous ! Un petit coup bien dosé du principe d’Abnégation serait pourtant un bon antidote.
Cela prend une certaine humilité pour reconnaître le risque potentiel que représentent nos décisions et notre comportement face aux comptes de dépenses, aux abus de pouvoir, par habitude ou par stress, aux voyages et autres avantages plus ou moins justifiés, aux conflits d’intérêts, volontaires ou involontaires dans nos organisations. Beaucoup de gestionnaires décideurs et politiciens vous diront encore aujourd’hui que la fin justifie les moyens.
Ce qui caractérise la gestion d’une organisation c’est le facteur humain, et somme toute, l’imprévisibilité de la nature humaine. Mettre en place un cadre de Saine Gestion, c’est en fait se prémunir contre soi-même. Quel gestionnaire peut garantir qu’il ne sera jamais tenté consciemment ou inconsciemment de traverser la mince ligne rouge de l’inconcevable? Où il y a de l’humain, il y a de l’humainerie. L’admettre, c’est déjà résoudre la moitié du problème.
Mais, la gouvernance qui gouverne justifie toujours ses propres règles de gouvernance. Il ne s’agit que d’ajouter le mot éthique pour faire taire les détracteurs.
Vous connaissez mon opinion sur cette éthique !
7 commentaires
Sans vouloir portant un jugement rapide, il est difficile d’être contre la vertu!
A ce titre on pourrait créer, l’institut de la bonne conduite, l’institut de le la bonne gérance. C’est comme la tarte aux pommes, c’est difficile d’être contre.
Ces administrateurs dont l’nstitut de Saine Gestion veut pointer du doigt ne sont-ils pas tenu, selon nos lois québécoises, d’avoir une formation obligatoire en marketing ou en administration avant de pouvoir occuper le poste qu’ils occuppent… ?? Il semble que non.
Avec le manque de leadership de notre gouvernement québécois en ce qui concerne l’environnement, la santé, l’éducation, les garderies, la construction, et le financement des parti politiques, ce ne sont pas les -autres- bonnes causes qui manquent!
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Mais effectivement, peu importe la cause, le Québec a besoin de gestionnaires qui sont tenus a de la rigueur et de l’efficacité dans leur travail. L’heure est donc venue de faire pression pour qu’un nouveau code professionel en gestion publique soit mis en place….
En conséquence, j’appuis donc l’institut dans ces démarches.
j’ai terminé mes études universitaire en administration il y a moins de 10 ans et je dois avouer qu’en terme de décision de gestion et gouvernance nous n’avons pas appris grand chose. Certes, les cours sur les fonctions d’entreprises ( finance, comptabilité, GOP, RH, Marketing, etc…) sont bien enseignées, mais en terme de planification, décision, direction, organisation, contrôle et coordination, on nous donne aucune référence. On nous dit de bien contrôler la finance, coordonner gentiment les RH, planifier votre marketing…oui, mais comment ?!? Les théories de management tournent autour d’absolument rien et disent tout et son contraire. Elles sont basée que sur le jugement du gestionnaire qui reste complètement subjectif. Je trouve que le parallèle avec les principes de comptabilité est très bons. Sans ces principes on pourrait évaluer la valeur de son entreprise selon son jugement!!! C’est complètement absurde. Il faut des références afin d’évaluer, mesurer et quantifier nos décisions. Être un bon gestionnaire n’a, selon moi, rien à voir avec la quantité de diplômes en gestion obtenus. Un médecin n’a pas besoin de faire son MBA pour prendre de bonnes décisions en gérant son hôpital. C’est là que les principes et normes de Saine Gestion prennent toute leur importance j’imagine. Enfin une référence!
Bonjour Serge,
Il est effectivement difficile d’être contre la vertu. Cependant, même si pour le profane «Saine Gestion» ne semble évoquer que de bonnes intentions telles que la bonne conduite ou la bonne gérance, il n’en est point le cas.
Comme expliqué dans le texte de Bernard Brault, La résistance des décideurs au concept de Saine Gestion, une explication, «Le concept de la Saine Gestion avec S et G en majuscule de l’OAAQ diffère de l’utilisation généraliste de l’expression saine gestion. La Saine Gestion est définie précisément par des principes fondamentaux et par un cadre d’application éthique d’une société de droit.»
Lorsqu’on parle de Saine Gestion, on fait donc référence à un ensemble de normes et de principes dits généralement reconnus, les PSGGR (Principes de Saine Gestion Généralement Reconnus).
Puisque l’administration n’est pas un champ de pratique réservé comme la médecine ou l’ingénierie, on retrouve probablement autant de variétés d’administrateurs que de variétés de pommes (pour rester dans les tartes)… Des très bons, des moins bons, des pourris, etc. De plus, même si l’administration n’est pas un champ de pratique réservé, on retrouve aussi des administrateurs agréés. Ces derniers se différencient de des administrateurs tout courts par un code de déontologie et un ordre professionnel dont le principal mandat est de protéger le public. À mon avis cependant, le problème ne se situe pas tant au niveau des administrateurs que de leur encadrement. Ainsi, on a vu des administrateurs animés des meilleures intentions conduire leur entreprise tout droit à la faillite faute d’encadrement adéquat. Le cadre de Saine Gestion est par conséquence un modèle de gouvernance intégré qui encadre l’administrateur dans sa gestion.
Philippe Bruno, Adm.A.
Membre du Comité consultatif
Institut de Saine Gestion
Bonjour Catherine,
Vous voyez juste en effet! Le cadre de Saine Gestion, basé sur des normes objectives et mesurables, lorsque croisés aux fonctions de gestion (planifier, organiser, diriger, contrôler et coordonner) permet d’évaluer les faiblesses d’une organisation et de poser de gestes concrets afin de renforcir cette dernière.
Philippe Bruno, Adm.A.
Membre du Comité consultatif
Institut de Saine Gestion
pkoi la SG ne s’enseigne pas dans les université alors? je suis étudiante en adm. et je n’ai jamais entendu parlé de SG avant. qui nous dit que ce n’est pas une mode passagère? après tout chaque époque a ces courants de pensée comme a dit un de mes profs.
Je suis nouveau sur ce site. C’est un ami qui m’en a parlé sur Facebook. J’aime assez l’idée (elle est nouvelle pour moi mais il parait que ça fait des lustres que l’ordre des administrateurs du Québec l’a inventé). Je pense que c’est comme la ceinture de sécurité. Même si c’était destiné à protéger les automobilistes, beaucoup refusaient de la porter au début. Aujourd’hui, pratiquement presque tout le monde la porte. Peut-être qu’avec les temps, tout le monde voudra de la Saine Gestion (avec les majuscules… j’ai au moins compris ça , même les administrateurs qui la refuse maintenant.
Bonjour Julie, votre question pertinente mérite une réponse. Je vous propose ce cours article. Par la suite si cela vous intéresse… mes livres étaient encore à la COOP HEC il y pas si longtemps.