Confiance !
CONFIANCE ! Voilà bien une valeur que tous recherchent, ils ne la trouvent plus. Le grand malaise public et privé, ce cynisme chronique, que Bernard Brault appelle notre prozac collectif, est causé principalement par cette perte de confiance.
La malversation et les scandales modernes ne sont peut-être pas plus terribles que les scandales qui se produisaient à une certaine époque plus lointaine et moins transparente, mais l’opinion publique de nos sociétés modernes est devenue manifestement plus consciente et plus exigeante.
Nous vivons maintenant à une époque où les communications instantanées sont devenues la norme. Les organisations gouvernementales, entreprises privées, sociétés publiques et les gouvernants, dirigeants et managers sont sous la loupe, en temps réel. Chaque mouvement, chaque geste, chaque parole, sont scrutés et une opinion se dégage rapidement. L’attitude, l’éthique et le comportement managérial, est au centre de cette impression de confiance ou de non confiance.
Le concept matriciel de Saine Gestion existe justement pour donner confiance, pour aider à redonner quelques lettres de noblesse aux termes probité et intégrité. Utilisé à tort et à travers depuis quelques décennies ces termes ne peuvent même plus aider à donner confiance. Trop de gens se sont autoproclamés intègres pour se retrouver par la suite dans des situations embarrassantes, voire illégales ou criminelles.
Une gestion « saine » est donc plus que souhaitable. Elle est une attente naturelle des personnes qui confient à un tiers des biens, des ressources ou autres valeurs. Les valeurs de saine gestion sont universelles, apolitiques, ni de gauche ni de droite, ces valeurs ne sont issues d’aucune religion en particulier.
J’aimerais citer ici Bernard Brault[1], dans un extrait de la nouvelle édition de son livre : « Exercer la Saine Gestion », qui exprime bien ma compréhension du mot confiance dans un contexte de relations mandant mandataire.
La confiance est l’équilibre qui s’établit entre la compréhension du risque et un sentiment intérieur de sécurité. Cet équilibre est fragile et peut être perdu rapidement. L’être humain, de la même façon que chez les animaux, évalue le risque en fonction de ce qu’il perçoit ou de ce qu’on veut bien qu’il perçoive. Le sentiment intérieur de sécurité est aussi induit en fonction de la perception que l’on a du monde extérieur. La confiance est donc un abandon. Un abandon plus ou moins profond qui amène l’être humain à se fier à la perception du monde extérieur.
Lorsque la confiance est brisée, elle est extrêmement difficile à reconstruire. On nous demande parfois pourquoi l’ISG existe et quel est son rôle.
Et bien je vous dirais, que nous désirons être, tel un phare sur la côte qui guidait autrefois les marins, une référence pour ceux qui veulent éviter le naufrage de leur organisation et de leur intégrité.
Gilles Auger, CPA, CA. Adm.A CMC , est consultant expert en Gouvernance, en éthique managériale et spécialiste de l’autodiagnostic de Saine Gestion et de l’Audit de Saine Gestion
[1] Brault Bernard Exercer la Saine Gestion : Gouvernance, Éthique managériale et Audit de Saine Gestion CCH, 2010 p 24
6 commentaires
Un beau billet, très juste! Bravo M. Auger! Sans confiance, il n’est pas possible de fonctionner.
Roger
En effet, la confiance est à la base de tout. Comment peut-on faire des affaires sans confiance. Nous avons perdu confiance dans nos gouvernements. Il faut des hommes droit comme vous qui croient en un idéal comme celui que vous proposer pour faire avancer la cause. Allez-y, installer la Saine Gestion partout au gouvernement et fini la corruption!
Robert
Robert, la droiture s’encadre. C’est à la fois une question de conscience éthique, beaucoup de courage pour nos politiciens, du détachement et d’un petit quelque chose pour s’en rappeler (CDSG) . Nous sommes d’abord des humains et le risque de dérapage est constant. Il faut juste avoir un peu de modestie, mais ça …
Dear Mr. Auger:
I read with much interest your post, but a few questions remain:
> the public’s opinion of our modern societies has become even more aware and demanding.
More demanding of what? Are you saying that today’s people is asking for more transparency? What would be the rationale behind this? What is your argument? Education level? General awareness?
> The attitude, the ethics and the managerial behavior are the core of this feeling of trust or lack of trust.
Firstly, you must define what is trust, then you can define a relationship between attitude and trust or ethics and trust because quite frankly, I don’t see the causal relationship between the hereinabove terms.
> The Sound Management matrix concept was created precisely to help people gain that trust, and the concepts of probity and integrity to regain their rightful place.
Hum… Not sure I follow you here. Don’t you think it is a bit far fetched to state that a SM matrix was created to help people gain trust. What is your premise here?
Thanks in advance for taking the time to clarify your otherwise excellent post.
Cheers,
Prof. D. Schmidt
Article tres interessant sur la saine gestion et la confiance.
C.
Dans une société où la corruption rôde presque partout, peut-on encore se faire confiance? Voilà un grand débat.
La confiance est d’abord et avant tout une question de respect, une autre valeur primordiale qui malheureusement, perd de plus en plus de terrain. Excellent billet!