Montréal, Encore !
Un code d’éthique pour Montréal : manifestement cela n’a pas réglé le problème !
Ça fait plusieurs fois que j’évoque une comparaison à la tour de Babel pour parler de l’administration publique. Mais dans le cas de la ville de Montréal cela devient dramatiquement loufoque, voire sérieusement inquiétant.
L’affaire «Claude Dauphin» espionné par le contrôleur Pierre Reid, à l’insu officiel du maire, dont personne n’a cru bon d’avertir les élus, la police et le ministre, en dit long sur l’atmosphère, la confiance et le climat de travail à l’hôtel de ville.
Montréal est-elle ingérable dans le contexte légal accordé par le gouvernement du Québec, ou Montréal est-elle simplement mal gérée? Manifestement, il y a des gestionnaires qui ont l’art de réparer des gaffes en faisant des gaffes. Allusion, secret, espionnage et contre-espionnage, trahison, et conflit d’intérêts, à croire que Montréal n’attire que des prédateurs incompétents.
La ville de Montréal et son administration sont en train de devenir championnes toutes catégories de la mauvaise gestion, d’allégations, de malversation, de corruption, toujours sous enquête policière, sans compter le nombre incalculable d’erreurs de jugement dans le financement des politiciens, dans la gestion opiniâtre de la fonction publique, dans l’anarchie administrative du déneigement, du stationnement, de la circulation automobile et j’en passe. L’anarchique et chaotique fonctionnement de petits rois déguisés en maires d’arrondissement ayant chacun un agenda personnel et politique fait de Montréal une véritable tour de Babel.
La référence biblique à la construction de la tour de Babel révèle les efforts insensés des hommes voulant atteindre le ciel (royaume de Dieu), et qui fut anéantie par suite de l’incapacité de communiquer entre eux, causée par la confusion des langues.
Il m’arrive parfois de me demander parmi toutes les tâches fort complexes d’un haut gestionnaire de la ville de Montréal, incluant les dirigeants élus, à quoi ils pensent quand ils gèrent? J’entends par là une forme de réflexion quelconque, portant sur les conséquences et les impacts de leurs décisions sur l’ensemble du fonctionnement de l’administration publique municipale, et non seulement sur leur carrière personnelle.
Mesdames et messieurs de la ville de Montréal, hauts dirigeants et fins stratèges, vérifiez simplement chacune des 41 cases de la grille (matrice) fournie gracieusement par l’ISG et posez-vous la question : quelle sera la prochaine combinaison qui fera sauter l’intégrité de votre administration et en prime, de votre réputation?
Je suis de plus en plus convaincu que vous pensez à « RIEN ». En fait, penser à « rien » est probablement votre meilleure défense administrative pour éviter de vous faire un hara-kiri professionnel.
Code d’éthique ou Saine Gestion ?
L’Institut de Saine Gestion (ISG) exprime clairement à tous ceux qui veulent bien l’entendre que la simple question d’un « code d’éthique » pour les municipalités, les villes, leurs dirigeants élus et non élus, ne règle pas le fond du problème. Mais y a-t-il quelqu’un qui veut vraiment régler le problème?
On peut bien dépenser des fonds publics en formation sur l’Éthique et la déontologie municipale (!), s’amuser à leur parler de toutes les formes possibles de conflits d’intérêts ou d’apparence de conflit d’intérêts, à leur donner un code précis sur les actes qu’ils peuvent ou non faire, à leur indiquer les limites précises de « l’humainerie » les scandales se multiplieront à tous les niveaux de l’administration. En matière de Saine Gestion et particulièrement grâce à la matrice de Saine Gestion, nous savons très bien que c’est toujours le maillon le plus faible de la chaîne qui cassera en premier.
On peut vouloir parler d’éthique municipale, c’est très bien, mais l’éthique seule ne règle pas un problème de fond, c’est-à-dire l’obligation d’une Saine Gestion, ou si vous n’aimez pas le terme, une gestion en personne raisonnable et prudente, qui n’est pas en conflit d’intérêts, qui est responsable de ses actes et est prête à en assumer les conséquences sur son intégrité.
Former tous les politiciens municipaux à une réflexion éthique de leurs actes ne pourra pas en soi les former à une meilleure gestion. Parce que c’est de cela qu’il s’agit. Ils doivent apprendre à gérer sainement, selon des préceptes et des règles qui dépassent largement un encadrement légal.
Encadrer l’éthique dans une loi ne fera pas des gestionnaires publics de meilleurs gestionnaires. Ils n’en seront que des meilleurs bureaucrates, stigmatisés dans une recherche constante pour contourner les règles en se protégeant de leurs commettants et des médias.
Avez-vous fini de nous amener au cirque?
Notes :
Qu’entend-on par « Saine Gestion »?
« Saine Gestion » est d’abord un concept qui permet de bien cerner les actes posés par les professionnels de la gestion. Ce concept est une forme de rapprochement entre le droit et la société, c’est-à-dire la réalité du terrain que rencontrent les professionnels de la gestion.
Parce que la gestion est quelque chose de complexe, qui fait appel à la compétence faisant ressortir certains aspects de la nature humaine, l’interprétation de l’acte administratif doit être placée à la fois dans un contexte juridique et aussi dans un contexte managérial.
C‘est ainsi que Saine Gestion trouve ses racines dans l’esprit des lois des sociétés de droit, mais aussi dans les valeurs éthiques qui doivent inspirer les relations entre le mandant, celui qui a le pouvoir et celui qui reçoit le pouvoir d’exécution, et le mandataire. En matière de Saine Gestion, nous considérons le gestionnaire professionnel comme un fiduciaire des ressources qui lui sont confiées.