Quand la « Gauche » se met les pieds dans les plats !

Écrit par Bernard Brault le 01/06/2011

Objection !  Saine Gestion n’est ni souverainiste ni fédéraliste.

Nous l’avons déjà dit : Saine Gestion n’est ni de gauche ni de droite ni souverainiste ni fédéraliste. Saine Gestion est un système, un modèle dont les valeurs représentent d’abord l’obligation du mandataire, du fiduciaire, de gérer les biens et les ressources qui leur sont confiés. Ainsi, une gestion, que l’on peut qualifier de saine, sera une gestion qui respectera à la fois l’idéologie ou l’orientation politique choisie mais qui respectera dans son application les principes fondamentaux de Saine Gestion. Donc a priori, assurer une saine gestion des finances publiques comme le propose le gouvernement Harper ou encore, assurer une saine gestion du développement pétrolier et gazier au Québec, aurait pour l’ISG le même niveau d’intérêts peu importe qu’il soit proposé par la gauche, par la droite ou par une idéologie plus au centre.

À force d’agir en tirailleurs, c’est-à-dire tirer dans toutes les directions pour attirer l’attention, il arrive que le vent retourne la mitraille aux tirailleurs. Il est dommage qu’Amir Khadir qui a souvent de bonnes questions à poser n’ait rien d’autre à proposer que des allégations basées sur des motivations idéologiques.

Les intérêts de l’industrie privée sont ils compatibles avec l’intérêt de tous ?

Lors de la commission parlementaire tenue le 31 mai dernier, monsieur Khadir aurait porté un jugement de valeur sur le représentant de l’industrie pétrolière et gazière, monsieur Lucien Bouchard. En laissant croire que ce dernier, en représentant ses clients, de méchants entrepreneurs miniers, pouvait être en contradiction avec ses propres valeurs, monsieur Khadir tirait et discréditait le messager au lieu de poser les vraies questions. Mais  surtout, il n’apportait pas de véritables solutions au développement économique.

Les intérêts de l’industrie privée (gaziers ou autres) peuvent-ils être compatibles avec l’intérêt de tous ? Un pragmatisme bien argumenté apportera plus de crédibilités à cette question, qui relève bien plus de la gestion et de la gouvernance que d’une idéologie politique.

La question du développement pétrolier et gazier, et le stade à être construit pour l’obtention d’une franchise de la LNH à Québec ont peut-être quelque chose en commun.

Principe d’Équilibre : Quand l’intérêt d’un seul l’emporte sur l’intérêt de tous !

Cette tirade erronée est devenue une manière de faire au Québec. Cette approche amène définitivement un déséquilibre dans tout le fonctionnement du système économique et du développement de la richesse, qu’elle soit collective ou privée. Se rallier les jaloux, les pleutres, les incompétents et les laissés-pour-compte, pour combattre le dynamisme, les porteurs de ballon, les gagnants et les réussites honnêtes, ne fera qu’accentuer la crise de constipation devenue chronique au Québec. Sortons des paradigmes du XIXe siècle, s’il vous plaît !

Le système politique au Québec peut agir. Notre démocratie donne entièrement la possibilité à notre gouvernement et à notre premier ministre d’agir avec sagesse en implantant des mécanismes qui assurent un dialogue dans un grand forum où les principes de Saine Gestion et son modèle matriciel équilibrent les poids et contrepoids dans l’établissement de l’intérêt commun, c’est-à-dire de toutes les parties devant travailler ensemble à l’intérêt commun.

Cessons de parler politique et parlons management

Transparence et Abnégation

Il est impossible de travailler avec des partenaires, sans le respect du principe de Transparence. Il est difficile, voire impossible de travailler sereinement sans une divulgation de conflit potentiel ou réel de ses partenaires. Il faut que chaque partie ait la volonté de trouver une solution à l’avantage de tous.  Pour cela, Me Lucien Bouchard, (ex-premier ministre du Québec) et  le maire de la ville de Québec, monsieur Labeaume ont pour chacun de leur dossier la distance personnelle et l’intégrité nécessaire pour mener à terme de tels projets.

Équilibre et Continuité

L’intérêt de chaque partie s’arrête au début de l’intérêt de l’autre partie. Comment pouvons-nous imaginer que celui qui possède les capitaux acceptera de les dilapider pour enrichir l’autre partie ? La notion de conflit d’intérêts ne va sûrement pas jusqu’à empêcher tout intérêt. Quelle motivation l’une ou l’autre des parties aurait à ne pas avoir d’intérêts. Il doit donc s’établir un équilibre entre l’intérêt privé et l’intérêt public. Il est alors possible que dans l’un et l’autre des grands projets menés par l’industrie pétrolière et gazière ou par la ville de Québec, une intervention de la législature soit appropriée pour éviter les débordements sclérosants d’opposants frustrés.

Il ne faut pas oublier que la procédure d’appel d’offres public vise essentiellement à éliminer les conflits d’intérêts personnels ou toutes les autres méthodes détournées au profit économique personnel des décideurs publics. Mais cette procédure a ses limites et ne serait pas nécessairement la seule acceptable en matière de Saine Gestion.

Dans un système d’appel d’offres à tout prix, il y a toujours une possibilité de collusion et finalement cette approche favorise de toute façon toujours les mêmes personnes qui finissent par déterminer le contenu des appels d’offres. L’appel d’offres est un appel à la bataille, à la guerre entre les prétendants pour permettre à un seul survivant de profiter d’un mandat, d’un contrat. Ces batailles coûtent horriblement cher aux contribuables (la facture du gagnant est de toute façon refilée dans le prix) sans compter les délais démesurés dans certains cas, les recours légaux et autres procédures dilatoires.  Cette approche par appel d’offres obligatoire permet aussi de s’objecter, simplement pour le plaisir … ou par conflit d’intérêts, pour bloquer la compétition.

Légiférer pour assurer qu’un projet d’intérêt public se fasse est tout à fait démocratique dans la mesure où des méthodes palliatives ou équivalentes à une procédure d’appel d’offres soient utilisées. Une méthode transparente acceptée par la majorité, qui ne place aucun décideur dans une situation de conflit d’intérêts, n’est pas en soi dérogatoire aux principes de Saine Gestion généralement reconnus.

In medio stat virtus. Au milieu se tient la vertu est une bonne façon d’exprimer l’une des facettes du principe d’Équilibre, c’est-à-dire l’art de choisir, l’art de décider au profit du plus grand nombre. Il est évident qu’il restera toujours quelques incompris qui sauront verser du sable dans l’engrenage. C’est en ce sens que nous disons que les gestionnaires décideurs doivent savoir «  tenir leur culotte », décider, trancher, après avoir respecté l’ensemble des principes de Saine Gestion.

À ne pas oublier, le principe de Continuité. Celui-ci est un principe qui assure la continuité de la mission et bien sûr la finalisation des projets. Une Saine Gestion d’un projet assure sa finalisation.

Principe d’Efficience

Travailler avec le privé ce n’est pas vendre son âme au diable ni travailler avec celui-ci.

Ce n’est pas parce que le secteur privé a dans certains cas des capitaux disponibles qu’il représente nécessairement un danger pour la collectivité. Le principe d’Efficience permet d’obtenir une forme d’équilibre entre l’efficacité que réclament le privé et l’économie des moyens, c’est-à-dire la protection des ressources, que réclament avec raison les tenants de la protection de l’environnement. Cet équilibre, encore une fois, s’établit par un dialogue, et non par une confrontation sans cesse amplifiée par des médias gourmands de sensations.

Principe d’Équité

L’intérêt des parties doit s’établir par une justice naturelle. On ne peut forcer l’intérêt d’une partie si elle se sent lésée par l’autre partie. Un document ou un contrat injuste ne peut que créer de l’insatisfaction et éventuellement, l’incapacité de mener à terme un projet.

Cadre de Saine Gestion pour un dialogue constructif

Le concept de Saine Gestion et sa forme matricielle d’application permettent la construction d’un cadre de gestion pour des organismes publics, entreprises privées et instances gouvernementales législatives qui n’auraient pas nécessairement des voies et moyens prévus pour travailler ensemble dans un cadre managérial.

Saine Gestion est une ouverture directe vers un dialogue, vers l’application du principe de subsidiarité, c’est-à-dire de délégation de pouvoir.

Tirer du livre Le cadre de Saine Gestion, un modèle de gouvernance intégré, le concept de subsidiarité explique :

(…) dans un contexte de relations entre des partenaires qui doivent agir mutuellement pour le bien commun sans avoir à intervenir dans les règles de fonctionnement de chacun, le concept de subsidiarité a été utilisé pour appliquer le cadre de gestion mutuel dans un esprit de respect de la souveraineté de chaque organisation tout en assurant l’efficience du fonctionnement du groupe.

L’objectif était de faire en sorte que l’autorité supérieure commune du groupe encadre et n’intervienne que lorsqu’une autorité située à un niveau hiérarchique subordonné aurait révélé son incapacité d’agir à l’intérieur de son champ de compétence. La définition de ce concept, qui pourrait devenir un principe lié à la fonction de direction, pourrait prendre la forme suivante :

L’autorité supérieure a non seulement un devoir de protection de l’autorité inférieure, mais elle a aussi l’obligation d’intervenir à l’intérieur de ses champs de responsabilité, le cas échéant.

Nonobstant ce qui précède, une autorité supérieure n’interviendra que lorsqu’une autorité située à un niveau hiérarchique inférieur aura révélé son incapacité d’agir à l’intérieur de son champ de compétence.


3 commentaires

par Jean Tremblay le 06/06/2011

Une très instructive et positive démonstration de l’application de la saine gestion dans les grandes décisions de l’État.

À voir le nombre de non-interventions des lecteurs, malgré 250 lecteurs qui aiment, je me demande si vous atteignez l’intérêt qu’un tel article devrait susciter à travers la population du Québec.

Il est regrettable de voir qu’une méthode, qui pourrait aider les organismes à améliorer leur mode de fonctionnement et voir à aboutir dans leur projet, ne suscite pas plus d’intérêts des décideurs. Faut-il qu’une méthode vienne de Harvard, des États-Unis ou même du Japon pour qu’elle obtienne ses lettres de noblesse?
Nous avons de grandes difficultés au Québec à reconnaître des artistes, des idées, des leadeurs montants, nous les vénérons quand ils sont en haut.
Peut-on encourager ceux qui semblent avoir les talents nécessaires pour devenir ces artistes et ces leadeurs ou doit-on leur dire de s’expatrier et de revenir quand ils auront réussi ailleurs avec leurs idées???

par C Leduc le 06/07/2011

Jalousie, envie, mal d’être,

Sommes nous re-devenu un « petit » peuple ?

par Bernard Brault le 06/07/2011

MM. Tremblay et Leduc,

Je reçois parfois des messages anonymes qui suggèrent de me taire avec la Saine Gestion ? Peut-être avez-vous raison, mais M. Leduc, je me sens mal à l’aise avec le terme petit peuple … j’aime encore croire que cela n’est pas vrai.

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