Appel au dialogue sans menace
Changez vos paradigmes de confrontation !
En réponse à mon blogue de vendredi sur la gestion des universités et de la crise estudiantine, Pierre Landry, un ami de longue date, me faisait parvenir ce commentaire :
« Bernard, je trouve que le projet de loi en cours d’adoption est une magnifique illustration de ce qu’implique le principe d’équilibre ou d’un manquement au principe en question…ce serait une belle occasion de l’expliquer ! J’abonde dans le sens de ton article sur les universités, mais à mon avis, il faut faire attention de ne pas se laisser divertir et manquer ce que nos jeunes cherchent à nous dire et qui est très fondamental et courageux. »
De son propos pertinent, je me permets de faire ce billet spontané.
Principe d’Équilibre
In media stat virtus
Si nous croyons encore que le dialogue est de la mollesse et la confrontation est le propre de l’autorité, nous sommes profondément en danger !
Nonobstant l’opinion de quelques-uns, les outils de Saine Gestion proposent une approche pragmatique à la gestion, aux décideurs et à la gouvernance. En gestion, lorsqu’il y a un problème simple, le réflexe simple est approprié, il découle d’une compétence simple.
À problème complexe, cependant il n’y a pas de solution unique, surtout pas de solution simple de type action-réaction. Une Saine Gestion passe parfois par un long dialogue. Saine Gestion articule une structure de situations et de vocabulaires pour exprimer des situations complexes qui n’ont pas nécessairement de solutions simples. Par exemple, l’application des 6 principes fondamentaux doit se faire sans jamais invalider un des autres principes de Saine Gestion. C’est ce que beaucoup de penseurs appellent le paradoxe de la gestion, dont le professeur Thierry Pauchant.
Le problème dont tu fais référence cher ami, c’est-à-dire la crise d’une partie importante des étudiants, est éminemment beaucoup plus complexe que celui de la gestion des universités. Il implique une réflexion sociale dans une des sociétés les plus démocratiques de la planète et des questions sociales presque révolues si l’on compare avec la société québécoise des années 1970. Il n’y a rien de parfait et c’est le propre de la jeunesse. Mais la démocratie est un long dialogue.
Le problème n’est pas simple, il implique aussi l’utilisation maintenant abusive de l’espace public aux fins de la défense des intérêts d’une minorité, soit-elle jeune et importante. Le problème aussi implique la sacrosainte nécessité de faire appliquer des lois, et d’en créer de nouvelles pour faire respecter celles qui n’ont pas été assez précises pour les fins actuelles recherchées, c’est-à-dire restreindre les libertés individuelles de déranger. Et il y a aussi tous ceux qui subissent financièrement les assauts répétés des étudiants et qui ont encore moins de moyens que ceux qui ne veulent pas payer pour leurs études.
Il y a ceux qui ont peur et ceux qui ne viendront pas aux festivités de l’été à Montréal surtout, et au Québec. Il y a aussi un tas de morveux, de casseurs, de paumés sous le vocable de pseudo-anarchistes qui n’en connaissent même pas la définition. Suggestion : allez voir le terme utopie !
Par ailleurs, si le gouvernement de l’époque avait voté une loi semblable lors de la crise d’Oka, aurions-nous eu la guerre ? La raison d’État aurait pu justifier un engagement militaire et quelques dizaines de morts, surtout du coté des insurgés. Aujourd’hui, ce sont nos enfants. Ceux qui sont nés de cette social-démocratie que notre génération a désirée. Est-ce que la raison d’État doit les casser avec plus de fermeté cette fois que les insurgés d’Oka ?
In media stat virtus
Pour sortir de la crise, Saine gestion offre un cadre de dialogues, dont chaque dialogueur doit apprendre à respecter l’obligation de satisfaire à tous les principes pour sortir de la crise. Débutez d’abord par la transparence, et divulguez à l’autre partie tous vos agendas cachés et vos stratégies de négociation de gros bras !