Gérer sans règle ni principe
Un jour « démontrer la Saine Gestion » sera peut-être une forme de trusted business management certification™ mais nous n’avons pas encore atteint le fond de l’inacceptable.
Au bon vouloir du leader !
Il y a les règles de l’art de la médecine, il y a de saines pratiques comptables et des règles généralement reconnues en ce qui a trait à la présentation des résultats financiers et il y a des règles pour la pratique du droit dans nos sociétés. Mais le législateur, sans doute un juriste, a oublié son benjamin : la gestion. Gérer est pour la majorité des gens une activité accessoire, le moyen d’arriver à nos fins, une sorte d’art improvisé dont le talent s’impose de lui-même.
Le management est partout !
Je dois avouer que le livre, Voyage au centre des organisations d’Henry Mintzberg1, n’est jamais très loin dans ma bibliothèque. En l’ouvrant, je relis quelques passages et je suis de nouveau frappé d’une réalité que je crois utile de joindre à mes réflexions hebdomadaires sur le management.
Cet ouvrage considérable, un classique incontournable, nous démontre sans l’ombre d’un doute que le management est partout dans nos sociétés, que cette activité encadre toutes les autres, celle de toute organisation économique, des services publics, celle de la vie en société, de la politique et celle de la démocratie.
Le management nous affecte parce que d’autres personnes prendront des décisions qui affecteront directement ou indirectement nos vies autant professionnelles que personnelles. Nous avons beau tenté d’éviter la question, mais nous sommes tous tributaires d’hommes et de femmes, qui, tous les jours, pour de simples questions d’organisation et de fonctionnement, ont un impact sur nos vies.
N’importe quoi !
On observe cette bibitte qu’est le manager depuis plus d’un siècle, on le personnifie par son charisme, son tempérament hargneux ou froid, parfois on le caricature par une image de psychopathe organisationnel ou de sergent despote ou encore de contremaître véreux.
On fait la distinction entre le leader visionnaire et le gestionnaire frotteur, on lui donne des tâches, des fonctions, des titres et du pouvoir. On lui inculque la notion de résultat, de performance, on dorlote son égo démesuré et on est surpris d’avoir parfois des prédateurs pour gérer nos retraites et nos bas de laine.
On a seulement oublié de leur dire que les gestionnaires et les leaders sont des mandataires, des fiduciaires, c’est-à-dire des gardiens des biens et ressources confiés, et qu’il y a une certaine forme d’éthique à être mandataire et que cela n’a rien à voir avec l’éthique personnelle.
Servir avec professionnalisme, probité et dignité !
On a surtout évité de dire que le management est aussi une profession, au même titre que la comptabilité, le droit, l’ingénierie et la médecine. Il faut parfois se rappeler que le mot administrateur a des racines anciennes : « ad » et « minister » en latin exprime l’idée de « vers » et de « service » et que le service implique une idée de confiance. Comment encadrer la confiance en management ? C’est ce que le concept et le modèle de Saine Gestion proposent.
Services de santé, économie, job et hockey !
Qui sont-ils ces managers ? Ce sont nos dirigeants politiques, les fonctionnaires de l’État, les dirigeants des hôpitaux et autres organisations de services publics, nos patrons, les dirigeants d’entreprises privées et conseils d’administrations de société boursière, les dirigeants des banques et autres institutions financières auxquelles nous confions aveuglément notre petit pactole et notre caisse de retraite. Il y a aussi le « Canadien de Montréal », et bientôt à Québec aussi du hockey ?
Ah ! Parce que vous croyez que le hockey est une organisation privée avec des managers et leaders qui ne peuvent prendre des décisions qui vous affecteront !!! C’est vrai, vous pourrez toujours aller à Québec bientôt.
Le management est l’activité professionnelle qui affecte le plus vos vies tout de suite après celle des professions de la santé. Ces professions sont encadrées par la loi. Ne devient pas médecin ou infirmière qui veut. Question de confiance !
Mais devenir gestionnaire ? On vous colle un grade sur le champ de bataille ! À croire que les écoles de gestion perdent leur temps.
Exiger de la confiance, sans encadrement ?
Il n’y a pas d’organisation sans management, il n’y a pas de management sans hommes ni femmes, et il n’y aura pas d’hommes sans hommerie. Il n’y a pas non plus d’encadrement pour cette profession accessoire et temporaire qui heurte pourtant tous les jours notre confiance et provoque notre indignation.
Je ne voudrais pas vous faire peur, mais s’il fallait que tous ces managers qui décident pour vous soient ou deviennent malveillants en même temps, vous ne dormiriez plus. Peut-être que vous ne dormez déjà plus.
Saine Gestion
Saine Gestion a été définie par des règles (PSGGR) et rendue possible dans une application pratique et rigoureuse grâce au modèle de Saine Gestion (matrice) qui exige que chaque fonction de gestion, (planifier, organiser, diriger, contrôler et coordonner), soit assujettie aux valeurs de Transparence, Continuité, Efficience, Équilibre, Équité et Abnégation.
Quand la nausée et le manque de sommeil atteindront votre indignation, faites passer le mot à vos confrères et consœurs.
(1) MINTZBERG, Henry, Le management voyage au centre des organisations, Paris, Les éditions d’organisation 1998