Code d’éthique ou Saine Gestion ?
Un internaute français me pose une question qui mérite de faire l’objet d’un billet.
« … malheureusement, vous n’avez pas répondu à la question soulevée par un autre visiteur à savoir en quoi votre pratique dite « saine gestion » est supérieure à un code d’éthique. Merci d’appuyer votre démonstration par un exemple international si possible »
Cher monsieur, vous avez peut-être raison. Outre la sémantique, il se peut en effet qu’il n’y ait aucune différence. Malheureusement, la petite démonstration, même racourcie, prendra quelques paragraphes. Merci aux internautes de me pardonner et de me lire jusqu’au bout. Voyons alors.
Discussion sur la question éthique
Un code d’éthique comporte généralement des règles qui balisent le comportement d’un groupe ou d’une entreprise selon des valeurs éthiques, généralement les leurs et rarement sur les actes de management que les gouvernants et gestionnaires posent.
La question qu’il faut alors poser est : À quelles valeurs éthiques votre code de comportement se réfèrera ? Le second point à discuter concerne la recherche de règles minimales ou de règles permettant d’évaluer tous les aspects d’une saine gestion, au sens populaire du terme. Je vous propose d’abord une petite réflexion sur l’éthique par un petit extrait de mon ouvrage :
(….) de quelle éthique vous parlerai-je ? Celle qui est rassembleuse pour critiquer le comportement inopportun du voisin, du politicien ou du professionnel en qui nous investissons notre confiance ? Celle qui est belle, celle du voisin que l’on envie ? Celle que l’on répudie parce qu’elle ne nous est plus d’aucune utilité ?
L’éthique naît de la nécessité de vivre en société. Elle naît du besoin d’instaurer des barèmes et des valeurs qui établissent une relative confiance entre les citoyens d’une cité, d’un pays. L’éthique est essentiellement une recherche de l’acceptable dans une relation de citoyen devant interagir dans une société, une ville, une entreprise, une organisation. L’éthique est aussi un grand fourre-tout, bouc-émissaire de notre inconfort devant les comportements jugés immoraux. Elle est infidèle parce qu’elle se vend au plus offrant. Dès que l’on veut en codifier l’essence, la première ligne du libellé est dénaturée par une levée de boucliers. L’éthique est une contrainte que l’on accepte le jour et que l’on trahit la nuit.
L’éthique est magnifique pour nous parler de confiance. La confiance dont nous avons besoin pour le fragile équilibre qui s’établit entre la perception du risque et un sentiment intérieur de sécurité grâce à un partage de valeurs communes. La confiance devient alors un abandon, une sorte de laisser faire que l’on accepte par émotion ou par raisonnement pour être dans les bras de l’irrésistible déesse Éthique.(1)
Plusieurs façons d’être éthique ?
L’éthique est une question de comportement et d’une certaine forme de conformité volontaire à des valeurs morales. Elle est en lien direct avec le développement social et la culture d’une communauté. Lorsque le village devient global, les valeurs culturelles divergent et l’éthique peut devenir tout et n’importe quoi. Est-ce qu’il y aurait plusieurs façons d’être éthique ?
L’éthique s’exprime par une façon d’être et de réagir qui peut être très variable selon les références sociales, culturelles et personnelles des individus. C’est ce que suggèrent les observations de MM. Laurent Fontaine et Thierry Pauchant(2). Selon ces auteurs, il y aurait plusieurs façons d’être éthique dans son travail, et que tenter d’en imposer une seule conduirait à l’intolérance.
L’éthique est un sentiment pour certains, des attitudes pour d’autres mais d’aucuns ne savent la définir de façon précise dans le cadre de leur relation avec leurs collègues et employés au travail. Cette incomplétude représente un malaise qui s’accentue lorsque des instances privées ou publiques veulent régler les problèmes de gouvernance et de gestion par l’imposition d’un code d’éthique. Lequel et selon quelles valeurs ?
Règles minimales
L’éthique est d’ordinaire ce que l’on souhaite du comportement de l’autre, mais son application devient plus nuancée lorsqu’elle s’applique à soi-même. Peut-être est-ce la raison pour laquelle personne n’ose lancer la première pierre. La gouvernance et la gestion publique proposent des lois ou des règles éthiques lorsqu’elles sont confrontées aux révélations publiques et qu’il n’est plus possible de faire autrement.
Je poursuis dans le même chapitre :
La question éthique a indubitablement fait partie de notre réflexion, il y a 20 ans, lors du développement de ce qui est devenu le modèle de Saine Gestion et les principes de Saine Gestion généralement reconnus (PSGGR). Cependant nous ne recherchions pas un code de conduite éthique ou déontologique pour la profession mais bien des règles de l’art qui allaient assurer l’exercice d’une gestion que l’on pourrait qualifier de « saine » pour le bénéfice de l’organisation. Nous avons découvert (ou redécouvert) que des valeurs éthiques à elles seules ne pouvaient assurer quelque bonne gestion que ce soit. Bien gérer ou assurer une gestion saine ne saurait être réduit seulement à une question d’éthique !
C’est dans cet esprit que l’on peut affirmer que « Saine Gestion » n’est pas un code d’éthique. Saine Gestion représente plutôt les règles de l’art de l’activité managériale. Ces règles de l’art de l’activité ont évidemment un intrant éthique. Cet intrant pourrait s’apparenter à une forme d’éthique managériale, c’est-à-dire à des valeurs liées au rôle de mandataire que l’on retrouve dans l’activité de management au même titre que l’éthique médicale ou l’éthique des affaires. Les règles de l’art du management représentent une activité professionnelle au même titre que la procédure d’un acte médical ou d’ingénierie.
Saine Gestion ou code d’Éthique ?
Saine Gestion est un concept qui inclut des actes de management, PODC classique et les met en relation avec des valeurs qui, à ce jour, sont généralement reconnues : Transparence (et ses limites) Continuité (pérennité), Efficience (Efficacité et économie) Équilibre (poids et contrepoids), Équité (charte des droits et libertés) et Abnégation (subordination des intérêts en cas de conflit d’intérêts). Certaines de ses valeurs sont évidemment de nature éthique.
Si votre code d’éthique tient compte à la fois des bonnes pratiques du management et des valeurs éthiques, il ne reste plus qu’à vérifier s’il limite les échappatoires et assure une cohérence d’application. En le faisant passer par le test de la matrice de Saine Gestion, si chacune des 41 boites sont représentées par des actes précis, votre outil de saines pratiques de gestion sera au même niveau que le nôtre.
Saine Gestion peut être comprise de différente façon. Généralement elle fait peur. Elle fait davantage peur à ceux qui ont peur d’avoir peur. Mais Saine Gestion n’est pourtant qu’un cadre de référence, un classeur qui apporte un aspect systématique et rigoureux. Saine Gestion n’est en contradiction avec aucune approche managériale ou style de gestion. Elle permet l’intégration des compétences, de l’éthique et des moyens, que l’on prend pour tendre vers une Saine Gestion.
Alors, code d’éthique ou Saine Gestion, à vous la réponse !
Ah oui, j’oubliais, Saine Gestion à un petit défaut ….
Saine Gestion est allergique à la malversation, au copinage, aux conflits d’intérêts, aux mégalomanes, narcissiques et psychopathes organisationnels, aux scélérats, flibustiers, malfrats, forbans, tricheurs, pervers, et autres personnages lugubres qui rôdent dans certaines de nos sociétés publiques et privées. Mais ça, je n’y peux rien.
Cette allergie ne peut être soignée.
Bernard Brault
P.s. : Si vous avez des exemples internationaux suffisamment documentés, il me fera plaisir d’en faire un billet !
[1] Brault Bernard. Exercer la Saine Gestion Gouvernance, Éthique managériale et Audit de Saine Gestion® page 61 CCH 2010
[2] FONTAINE, Laurent et PAUCHANT, Thierry C., 36 façons d’être éthique au travail. FIDES Presses HEC Montréal, 2009
25 commentaires
Wow, c’est une belle démonstration et une belle leçon d’éthique. Est-ce que j’ai raison de dire que la Saine Gestion est mieux qu’un code d’éthique ou des règles de gouvernance?
Robert
Robert vous avez raison. Je crois que nous en faisons la démonstration clairement. Le vieil adage rappelle cependant qu’il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre !
Très cher Bernard,
Je souhaiterais être plus actif et brandir le pavillon de la saine gestion à vos côtés, mais ma santé me joue des tours ces derniers temps ; je crois bien que la fin du voyage approche. Enfin, ma consolation est de voir toute cette effervescence sur votre site autour de vos principes cardinaux de la saine gestion. Je prie pour que vous réussissiez ; vous le méritez bien. Je vois aussi que votre équipe grandit. Vos collaborateurs ne sont pas mauvais, plutôt assez bons même, mais ils ont encore quelques croutes à manger avant d’atteindre votre niveau de maîtrise de la rhétorique. Continuez de les former tels de braves petits mousquetaires !
Je n’écris presque plus, mais je vous lis chaque jour avant de dormir. Faites-moi plaisir, sortez votre plume et démontrez-nous comme la saine gestion aurait pu contrer les indécences de Jacques Chirac…
Et si vous voulez vraiment me combler, envoyez un exemplaire dédicacé de votre dernier livre au Maire de Paris ; il en a rudement besoin.
Papi
Très cher Papi,
En toute confidence, il me tardait de vous lire. Je croyais avoir perdu un phare sur ma route de marin. Votre propos m’a touché. Nous étions cent, nous sommes mille, serons-nous dix mille un jour qu’encore nous serons très seuls. Le modèle de Saine Gestion est simple, trop simple pour être vrai, mais la rhétorique comme vous le dites si bien, est parfois un peu complexe, ce qui sert de prétexte à ceux qui ne veulent surtout pas qu’elle prenne un sens. Il y a les jaloux, les envieux, les collègues, les voisins, les miens, les vôtres qui ne veulent pas entendre.
Mais il y a quelque chose de nouveau, quelque chose que j’ai connu à une autre époque révolue par le biais de la Radio Amateur. La petite planète sur laquelle nous vivons est maintenant revêtue d’une immense toile tissée de fils de communication. C’est la meilleure arme contre l’Omerta. Il y a des radios-phares, un peu partout comme ça sur la planète, qui peuvent nous entendre, nous offrir leur solidarité et nous guider. Lorsque j’ai entrepris le développement de Saine Gestion avec quelques collègues à la fin des années 80, nous cherchions simplement à développer une profession, à l’encadrer, pour lui donner des lettres de noblesse. Nous avons modestement créé un modèle dont les valeurs sont devenues universelles, sans moraliser, simplement administrer, littéralement en latin ad et minister, aller vers les autres, plus exactement être au service des autres.
L’AFFAIRE JACQUES CHIRAC
Vos politiciens sont comme les nôtres. Enivrés par le pouvoir, puis étourdis par la complexité de la prise de décision, le poids des responsabilités et la raison d’État, ils risquent de perdre contact avec la réalité de leurs commettants. Puis il y a la nature humaine, la vie, le stress, et l’appât du gain, sans s’en rendre compte, ils y perdent peu à peu leur liberté. Sans oublier l’omnipotence et le narcissisme qui entraînent fatalement l’impression qu’ils sont, pauvres gouvernants, injustement traités. Alors ils s’accordent parfois le droit à plus de privilèges, à plus d’avantages, d’argent pour se payer ce que seuls les grands de ce monde ont droit.
Le prestige et les privilèges de la fonction des grands gestionnaires publics exigent une intégrité à toute épreuve. Le terme intégrité fait référence à quelque chose d’intégré, de complet. Si vous demandez au renard de surveiller le poulailler, il faudra aussi surveiller un peu le renard. Un cadre de Saine Gestion est simplement là pour rappeler que la mince ligne rouge de l’inconcevable est facile à transgresser, encore plus lorsque personne ne surveille le chien devenu renard.
Pour l’affaire Chirac, j’ai eu aussi la demande de monsieur Baze. Je répondrai alors demain ou en début de semaine, juste le temps de préparer un billet avec les informations fragmentaires que j’ai en main.
Bernard
Ça vient ce papier sur Chirac ? Déjà près d’une semaine qu’on attend ! Les flibustiers et autres arnaqueurs canadiens sont peut-être célèbres de votre côté de l’océan, mais ici, on aimerait quelques examples européens.
Frank
Cher cousin,
Nous ne sommes encore que jeudi matin, par ici. Je devrais travailler là-dessus ce week-end.
Je suis encore à glaner quelques informations. Si vous avez un texte spécifique résumant les faits, cela augmentrait grandement la pertinence de mon intervention.
Vous pouvez me faire parvenir tout élément de fait à bbrault@sainegestion.org
Oui, Chirac, faites-lui la peau… Non mais enfin, Liberté, Égalité, Fraternité ne veut pas dire de piger dans la bourse des petites gens!
Guillaume
Un commentaire de canadien originaire de France :
1-l’affaire Chirac reférencé rejoint plus l’affaire présumée Vaillancourt (Maire de Laval, QC) que l’affaire Norbourg évoqué sur ce site(pour les non Québécois, une affaire style Madoff : pure escroquerie du gestionnaire de fortune et de fonds de retraites qui a mené la belle vie avec la Caisse de ses clients jusqu’à épuisement du stock … pour écoper finalement d’une peine ridicule au pénal, mais théoriquement le criminel s’en vient ).
Sous réserve de correction par plus qualifié, ce qui relève du pénal en Québécois, c’est du correctionnel en France, le pénal (devant les Assises) en France étant du criminel au Québec.
2- Résumé de l’affaire Chirac.
Alain Juppé, ex-premier adjoint de Jacques Chirac alors Maire de Paris, a été condamné par un tribunal correctionnel dans l’affaire sous-entendu par les commentateurs de France. Tant qu’il était Président, Chirac a bénéficié de l’immunité liée à sa fonction. Depuis l’élection de Sarkozy, le Parquet (procureurs de la Reine au Canada) , qui relève du pouvoir exécutif (gouvernement Fillion-Sarkozy, même famille politique historique que Chirac) traine les pieds pour réouvrir le dossier.
3- Les « emplois fictifs » de la Mairie de Paris ne relèvent pas de la « corruption d’une personne physique » : les employés en question ne leur ont pas ristourné dans une enveloppe brune à usage personnel une fraction de leur salaire en remerciement de leur poste. Ils travaillaient comme permanents du parti politique de Chaque Chirac au lieu de travailler pour la municipalité qui les payait et dont l’ultime élu était Chirac à l’époque.
Ceci dit, le Parti Communiste Français avait été le premier a s’y faire prendre dans les années 80-90, voici 2 ou 3 aministies en arrière.
Les permanents syndicaux en France ont aussi trop souvent eu également des emplois hybrides : le syndicalisme français est beaucoup plus lié au jeu politique français que les syndicats nord-américains qui doivent eux clarifier leur liens mafieux. Peu d’enquêtes ont été menés sur le lien apparent entre le poste de facteur à 80% d’Olivier Besancenot (pour le lecteur québécois: candidat présidentiel, sorte d’Amir Khadir hexagonal) et ses liens avec Sud-PTT, un syndicat de « gauche sans concession » avec lesquels il a déjà eu l’honneur de se faire arrêter par la police selon Wikipedia. Une dénégation de sa part serait bienvenue. Mais pas seulement de sa part : la plupart des délégués syndicaux permanents devraient clarifier la nature apolitique de leur activité syndicale.
4- Donc, jamais à ma connaissance ni Chirac, ni Juppé n’ont été soupçonnés d’avantages personnels autres que ceux attribués (généreusement il est vrai et y compris en appartements de fonction) par les ors de la République Française ou de la Place de l’Hôtel de Ville. Et ces mêmes avantages ne sont pas particulièrement occultes : on ne devient pas VRP public de la première industrie du luxe et destination touristique mondiale sans hériter de quelques avantages. Cela reste l’élection démocratique qui décide de l’attribution de ces postes, pas (directement je précise) l’argent. Les « ors » du personnel politique canadien sont tristes à mourir à côté de cela, mais malheureusement pour eux rien ne vient justifier une amélioration de leur sort pour amadouer l’électeur-contribuable.
5- La « corruption » d’une personne morale est plus difficile à définir. Toute personne morale est administrée ultimement par des humains mais reste une personne juridique et administrative distincte. Surtout cette corruption, à usage non directement personnel, s’inscrit dans la problématique du financement du jeu démocratique, souvent réformé, régulièrement aministié, jamais à ce jour résolu.
==> La couleur politique est indifférente dans ce qui reste un problème structurel non résolu à ce jour.
L’efficience des systèmes en place est risible : à peu près aucun citoyen de base n’est prêt à financer réellement de sa poche les partis politiques (Canada ou France même combat, même ecoeurantite aigue du politicard). Or les partis gardent le coût de cotisation à un niveau ridiculement bas par rapport à leur besoin de financement, ne serait-ce qu’en frais d’imprimeurs. Déjà qu’il y a peu de militants, ils ne resteraient plus que les volontaires pour le monastère et la simplicité volontaire. Ni efficace, ni mobilisateur de ressources.
Il reste le financement par argent public, mais il se fait essentiellement par des remboursements des frais de campagnes (ce qui avantage les sortants en réélection) et surtout l’avantage indue des fonctionnaires mis en disponibilité qui retrouvent leur poste en cas de défaite électorale : ces deux points posent un problème d’équité entre les candidats.
En fait le monde est mûr pour un diagnostic de saine gestion du financement des partis politiques dans le monde entier (démocratique s’entend) : quelle que soit la couleur du parti politique au pouvoir , pas l’examen de chaque cas particulier.
Sinon à tous les coups on assiste à des déballages de combats glauques « c’est moi qui est le moins de squelettes dans mon placard » : seul l’extrémiste anti-démocratique jamais élu, donc jamais réellement financé par quelque système que ce soit (et encore : cf. le cas syndical ci-dessus) peut s’en sortir.
6- Les grands combats rhétoriques sur « mon parti lave plus blanc, est plus éthique, efficace, a plus de coeur, etc… que le tien » n’est pas typique des français de France, mais leur acriminiosité l’est depuis la Révolution Française. Alors vive la modération en toute chose. Ça c’est typiquement canadien.
C’est pourquoi je cite un éditorial de Montréal paru dans le 24H du mercredi 17 novembre 2010, sous la plume du sociologue Mathieu Bock-Côté. Il s’intitule « Communisme: un bilan » (p.4). J’extrais:
« La vigilance démocratique aurait tout avantage à ne pas sombrer dans l’anachronisme. Ce ne sont pas les menaces d’hier qu’il faut craindre.(…/…) Il faut aimer la démocratie libérale pour ce qu’elle est : un régime qui ne promet pas le paradis sur terre mais qui conserve nos libertés et qui refuse de transformer l’être humain en pâte à modeler pour idéologues occupés à sculpter à même sa chair l’homme nouveau. Une société bien faite est une société imparfaite. Parce que l’être humain lui-même est imparfait, tout simplement. »
==> Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas essayer de l’améliorer !
NB: Les appartements de fonction en France, même pour le simple facteur ou l’enseignant, seraient plus discutables que les emplois fictifs, au moins jusqu’à réelle résolution du problème du financement du jeu démocratique. À moins d’être imposables à leur juste valeur marchande comme dans le système fiscal canadien. Le caractère obscure des honoraires et autres primes des fonctionnaires aussi !
Crouslé, t’es Français ? Tu proposes quoi de mieux pour le financement des partis ?
Étienne
Assez bon résumé de la situation. Pas tu passes sous silence le problème du remboursement. C’était une omission ou volontaire ?
Sulfate
@ Étienne
J’y réfléchis. J’ai commencé a mettre des pistes de réflexions sur d’autres blogs de ce site, mais je dois mieux structurer le tout en m’inspirant des PSGGR.
@Sulfate
Oui, j’évoque le remboursement. Mais je peux développer ))
Comment nier que cela avantage le sortant ? La meilleure preuve : toutes les réformes votées par tous les partis dans le monde entier le prévoit à ce jour … n’est-ce pas parce qu’elles sont votées de facto par ceux qui ont le plus de chance d’en bénéficier ? Mais est-ce véritablement efficient ? Après cela on se plaint du manque de renouvellement du personnel politique ! (cf l’article de Vincent Marissal du 16 décembre sur « Ethique extrême », lien court : http://tinyurl.com/2aw2nbb dans La Presse de Montréal ) . Car le débat fait rage au Québec sur le sujet en ce moment … et les solutions de l’opposition officielle font un peu bricolage. L’ancien chef de l’autre parti d’opposition (de droite ADQ, Mario Dumont), devenu chroniqueur TV et radio, a ironisé que les élus devraient être rangés tous les soir dans leur garde-robe dès leur sortie de bureau pour s’assurer qu’ils ne rencontrent plus personne, voir menottés pour s’assurer qu’ils laissent les fonctionnaires travailler librement. Ce qui renvoie au débat sur la nomination des juges en Turquie dont le système de cooptation les rend indépendants du pouvoir démocratiquement élu au point d’être les alliés des militaires laïcs de l’époque dictatoriale précédente et prêts à renverser le régime Erdogan à tout moment. (NB: le processus de nomination des juges était le débat précédent au Québec, en grande partie relié au même problème de copinage, profilage politique et financement des partis).
De plus les montants remboursés ne sont que ceux officiellement déclarés, donc ceux officiellement reçus. Trop souvent ils n’ont rien à voir avec les montants réellement en jeu. D’ailleurs où classifier les dépenses des actions « spontanées » et « apolitiques » du Tea Party américain : elles n’entrent jamais dans les comptes de campagnes des républicains. Contournement ? Une recherche Google montre que le financement de bien ces groupes est aussi abondant qu’opaque lorsque l’objectif est de faire échouer la réforme de Santé d’Obama par tous les moyens. On n’empêchera jamais les lobbys de faire leur job ! Mais sont-ils réellement illégitimes ? Mettez-vous à la place des (très riches) assureurs santé privés américains qui se sentent comme Louis Renault à la veille de la nationalisation de son groupe.
À suivre.
Bonjour Mr. Breault,
Décidément, vous êtes un cousin avec des couilles et de la barbe assurément ! Il ne s’agit pas ici de petites pointures que de s’attaquer à Chirac. J’attends impatiemment votre démonstration de la Sainte Gestion !
Florence
Je suis amatuer de politique Française. J’aimerai lire votre preuve de le Sound Management est une bonne chose pour empecher les bandits politiciens de se gonfler le poche avec l’argent de le Gouvernment qui est l’argent du People en fait du comte.
Bravo a l’Institute pour ce forum de discussion ou il fait bon parler de solutions rielle a la probleme des bandits politiciens!
John
PS – Excuser mon Francaise mais je ne suis pas native speaker de la Francaise.
Bonjour
Je ne m’attaquerai à personne en particulier, ce n’est pas tout à fait la question. La question touche des gestes posés dans un contexte politique et de management du politique. Nous tentons d’établir le champ de pratique de Saine Gestion et ici, dans un contexte politique, la différence entre leadership et management !
À bientôt !
Bonjour Mr. Brault,
C’est d’accord, pas d’attaque. En passant, si votre démonstration a du punch, vous ferez peut-être bien la une des journaux français… Du moins, c’est ce que mon chef m’a assuré (je suis journaliste pour un grand journal français).
D’ici là, je pense à un titre…
À bientôt j’espère…
Florence
Bonjour,
Je trouve le concept intéressant. Cependant, à part le prix pour les formations et les livres, combien est-ce que ça coûte la Saine Gestion?
Merci d’avance,
-= Rudolphe =-
Bonjour Florence,
Nous serons bientôt là. Compte tenu des enjeux, encore quelques heures… Sans doute mardi en soirée, heure de Montréal.
Bernard
Bonjour Rudolph,
Pas beaucoup plus que de la bonne volonté. Mais c’est vrai que ça aussi parfois cela coûte cher !
Bernard Brault, F.Adm.A, FCMC
Bonjour Florence,
Si vous me le permettez, j’aimerais ajouter une petite précision à la réponse de mon éminent collègue.
L’opinion de conformité aux PSGGR (Principes de Saine Gestion généralement reconnus) ne constitue pas une attaque envers les dirigeants de l’organisation visée, ni une opinion critique de ces derniers. En fait, l’opinion de conformité permet d’identifier les éléments qui pourraient affecter l’organisation, l’empêcher de remplir sa mission ou de faire face aux enjeux organisationnels.
Sommairement, la démarche consiste à :
a) Extraire le ou les faits;
b) Identifier l’acte administratif;
c) Identifier l’origine de l’acte;
d) Identifier la conséquence de l’acte.
Si vous avez d’autres questions au sujet de la Saine Gestion, n’hésitez pas à nous contacter.
Philippe Bruno, Adm.A.
Membre du Comité consultatif
Institut de Saine Gestion
Bonjour Florence
L’article promis (en deux parties) est en ligne. En espérant le tout conforme à vos attentes
http://www.sainegestion.org/archives/1713
Bernard Brault
C’est donc gratuit? Alors pourquoi on ne l’implanterait pas partout? Je croyais que l’obstacle était un coût exhorbitant. Sinon, quel est le véritable obstacle?
-= Rudolphe =-
Bonjour
Vous travailler pour le gouvernement québécois je crois? Vous avez bien raison. On peut bien discuter du goût du café pendant des jours, de tout et de son contraire, et même de la méthode pour discuter du gout de café, discussion qui finalement repart sur la couleur du café. Et on oublit que l’on a qu’a le boire pour essayer. Mais ca c’est très francais et latin. Les américains nous diraient peut être : stop talking, just do it ! .
Messieurs, je vous suggère de lire Henry Mintzberg dans la Presse de la semaine dernière. Enfin on suggère au leader de se préoccuper de management !
I vote for a Sound Management Analysis of curruption in Philippines.
Your website is full of very interesting information. Do you recommand better Sound Management for large or small organization?
Steve
@ Rudolph
Les PSGGR sont encore jeunes, et issues d’un milieu professionnel géographiquement limité et non de travaux universitaires (mais la relativité restreinte d’Einstein aussi, donc ce n’est pas un critère de rejet de la théorie sous-jacente), ce qui a longtemps limité leur diffusion.
Les principes comptables n’ont que 100 ans. La vérification comptable s’est généralisée avec eux, or justement le Canada est en pleine migration des PCGR nord-américaines vers les normes internationales IFRS en ce moment parce qu’elles seraient sensées limiter la « créativité » comptable des ENRON de ce monde. C’est pourtant l’outil qui permet au PDG de vérifier la job de son VP Finances et l’état, mais financier seulement, de l’entreprise.
Et encore, ce sont des outils bien imparfaits. Ils reflètent plus un résultat de la gestion antérieure, que l’image de sa pratique en cours. De plus, ni des risques ou actifs non monétaires accumulées (image de marque, fidélité des employés clés, achalandage, en gros qualité de gestion) n’y apparaissent : c’est l’écart entre la valeur aux livres et la valeur en Bourse qui est sensé refléter cet d’écart. C’est même la job de beaucoup d’analystes financiers que de l’évaluer en continu. C’est pourquoi il existe la ligne « Ecart d’acquisition » (goodwill) dans des EF qui corrige et comptabilise cette imperfection, et ceci lors de fusion-acquisition seulement.
. ==> Par ailleurs, quel PDG de société côtée pourrait vraiment être intéressé à faire publiquement auditer sa gestion ?
Il y a le risque de non-conformité (surtout leurs honoraires . Et beaucoup de PDG leaders ont le goût du risque, mais pas forcément de la transparence. En plus l’excès de transparence de réglementations des entreprises côtées (réglementations qui ne passeraient pas forcément le test d’efficience ni d’équilibre), en poussent beaucoup à se privatiser actuellement (possiblement une pratique de saine gestion conforme d’ailleurs) car cela devient souvent un désavantage concurrentiel que d’être côtée et de devoir jouer à livre ouvert contre des concurrents qui n’en ont pas l’obligation. En revanche, tous pourraient plus s »approprier des PSGGR à usage interne pour détecter, malgré de bons résultats financiers, » le malaise diffus », ce « y quelque chose qui nous chagrine mais on ne sait pas trop quoi » . Et que le PDG mercenaire qui a déjà négocié son parachute doré et « qui sait que sa durée en poste moyenne ne dépassera pas 3 ans », ne va pas chercher à identifier, encore moins à régler.
Ce n’est pas évident non plus pour les compagnies très endettés. Elles doivent rendre des comptes à leurs créanciers, mais ceux-ci se soucient plus de leur créances à court terme que de la continuité de la compagnie qu’ils n’hésiteront pas à mettre en faillite pour limiter les dégats plutot que de la relancer.
C’est pourquoi c’est plus facile à implémenter dans les milieux associatifs qui doivent rendre des comptes à leurs bailleurs de fond publics, et autres ONG qui vivent de leur « image de marque » philantropique.