Ville de Québec : Labeaume durement critiqué

Écrit par Bernard Brault le 14/01/2011

Graves critiques mais peu de substance

Les sorties fracassantes de quelques « gourous politiques» envers le maire de Québec, et l’argumentaire des trois signataires (Francine Bouchard, ex-conseillère municipale de Québec, Michel Héroux, ex-chef de cabinet du recteur de l’Université Laval et Pierre Boucher, ex-président de la Commission de la capitale nationale) de la lettre ouverte publiée dans Le Soleil, jeudi le 7 janvier 2010, nous apparaissent pour le moins rachitiques voire chlorotiques !

Évidemment, lorsque l’on ne peut invoquer la malversation, les liens mafieux, les enveloppes brunes, jaunes ou blanches, les avantages indus et les liens immobiliers stratégiques avec l’industrie « de la corruption », les compteurs d’eau et le financement des partis politiques, il faut bien trouver quelque chose pour vilipender un maire trop bruyant. Cependant critiquer le style et la personnalité, pour se faire du capital politique, est en train de devenir une mode pour le moins désagréable.

Par exemple, les trois signataires souhaitent que le maire Labeaume apprenne, en 2011, à « ménager ses excès, contrôler son impulsivité, parler moins et écouter un petit peu ». « Sinon, disent-ils, on le verra de plus en plus comme un grand parleur et un petit faiseur ».

Ils rajoutent : « les excès verbaux du maire, ses innombrables projets, ses fantasmes de toutes sortes masquent de moins en moins une réalité plus terne, celle de ses demi-succès, voire de ses échecs »

Selon Pierre Boucher « Le maire est un improvisateur. Et il est aussi un fossoyeur de la démocratie, dans sa manière de traiter ceux qui ne partagent pas ses opinions :  … Le maire joue son jeu tout seul. Il insulte même les gens… »

De toute évidence, les trois signataires sont à court d’élément factuel et de vocabulaire de gestion. Le maire Labeaume a-t-il un problème de Transparence, de Continuité, d’Efficience, d’Équilibre, d’Équité ou d’Abnégation, ou simplement un problème de bienséance ? Peut-être que le maire a simplement besoin d’apprendre quelques règles de diplomatie pour exprimer ce qu’il pense de tout ceux qui s’acharnent à lui mettre des bâtons dans les roues.

Le bitchage à la québécoise et l’auto-flagellation seraient peut-être, selon certains, une conséquence de nos référendums perdus.  Que veut-on ? Des dirigeants technocrates ternes, flegmatiques à la langue de bois ? La démocratie n’exige pas que l’opposition soit « déchaînée et démagogique »  simplement dans l’espoir d’arracher le pouvoir. L’opposition devrait s’enquérir de ses prérogatives pour la reddition de comptes et dénoncer les dérogations aux principes de Saine Gestion.

Par contre, attention ! Nous ne sommes pas prêts à offrir au maire Labeaume ni à tous les autres gestionnaires publics « le bon Dieu sans confession ». L’Institut de Saine Gestion souhaite plutôt amener le débat à un autre niveau, celui de la Saine Gestion, c’est-à-dire un cadre dont les modalités managériales permettent la reddition de comptes de l’acte administratif et non sur le style de gestion, l’apparence ou la flamboyance du leader.

Leader et gestionnaire

Il est grand temps de réclamer à nos leaders qu’ils soient aussi des gestionnaires, qu’ils rendent des comptes autant sur les moyens que sur les résultats de leurs administrations. Nous avons, à quelques reprises, fait le lien avec les réflexions du professeur Henry Mintzberg, (Université McGill). Dans un article récent, il déboulonne littéralement l’un des mythes les plus tenaces sur le leadership.

« Le leader fait les bonnes choses, le gestionnaire fait les choses bien »

Quel narcissisme ! Quelle omnipotence ! Quelle horreur ! Pour se soustraire au contrôle et à la reddition de comptes, on n’avait qu’à citer ces phrases socialement percutantes mais stéréotypées et lourdes de sens. C’est pourtant ce que l’on nous a servi pendant 20 ans lorsque en matière de Saine Gestion on tentait d’expliquer que les leaders étaient aussi des gestionnaires et qu’ils devaient se soumettre à une obligation de Saine Gestion.

L’analyse factuelle qu’offre l’approche de Saine gestion

L’approche matricielle et combinatoire des fonctions de Saine Gestion avec les principes fondamentaux offrent une possibilité très honorable aux leaders de rendre compte de leur gestion et de s’assurer que les gestionnaires suivent leurs « politiques » et directives. Le modèle est un grand classeur du quoi faire et du comment faire, nous l’avons déjà dit.

Maintenant en matière de Saine Gestion, le plus petit commun dénominateur de la profession de gestionnaire est l’acte administratif. Cet acte ou son absence, est précisément ce qui peut être analysé en conformité aux PSGGR, un peu comme en comptabilité.

Nous proposons à nos lecteurs un court résumé de la méthodologie de l’analyse factuelle de conformité qui fait partie de la formation de niveau 2 donnée par l’ISG.

1) Identifier l’acte de gestion à analyser, (aspect factuel). Quel est le fait à discuter ?

2) Identifier la (les) conséquence(s) de l’acte posé pour l’organisation et sa mission  (importance relative).

3) Identifier l’origine de l’acte : qui a posé le geste dans l’organisation ?

4) Identifier dans la matrice le (les) principe(s) en cause et la fonction de gestion interpellée.

Si le cœur vous en dit, soumettez-nous des situations de gestion selon l’exemple ci-après et nous mettrons en ligne l’analyse de conformité aux PSGGR que nous proposerons.

Prenons par exemple une situation très simple :

Vous apprenez de la bouche du directeur général d’une municipalité que ni le conseil de ville ni le maire ne lui a proposé et préparé un contrat d’emploi stipulant ou précisant son mandat, ses pouvoirs et sa rémunération.

Exemple de traitement factuel et des réponses à nous soumettre :

1) Identification de l’acte de gestion : Réponse : Omission de produire un contrat de travail

2) Identification de l’origine de l’acte (ou de son absence) : Réponse : Le conseil d’administration.

3) Identification (de la) (des) conséquence(s) : Réponse : Conflit d’intérêts potentiel, abus de pouvoir etc.

4) Identifier le (les) principe(s) en cause : Réponse : Transparence et abnégation

Au plaisir de vous lire.

Bernard Brault F. Adm.A F.CMC

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(1) The Best Leadership Is Good Management, Businessweek, 6 août 2009



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