Style de gestion et Saine Gestion : Maire Labeaume
Le maire Labeaume a sans contredit un style de gestion particulier. Selon La Presse du 22 mai, le style Labeaume fera école, du moins c’est ce que certaines études universitaires semblent démontrer. Flamboyant, direct, baveux, le style plaît quand on le compare au style langue de bois qui prévaut chez les politiciens et gestionnaires expérimentés qui font partie d’une classe politique qui semble avoir été moulée dans ce même gabarit. Les leaders charismatiques sont rares, ils sont devenus des bouées de sauvetage au milieu d’un océan en furie.
Leadership
Exercer et assurer la Saine Gestion exige du leadership. Il faut de la force morale et une conscience éthique solide pour contrer l’adversité, sans risquer d’y perdre son intégrité. Choisir les bons moyens pour gagner ses batailles et faire avancer les choses au nom de ses commettants est le rôle du leader.
Saine Gestion et son approche matricielle d’une gestion intégrée sont en contradiction évidente avec une gouvernance gentille qui se défile aisément devant la responsabilité de leurs décisions. À force d’avoir peur, de peur d’avoir peur de perdre leurs confortables avantages et pension, les administrateurs de société, le lobby de l’establishment décisionnel et certains hauts fonctionnaires coincés ont littéralement sclérosé notre compétence collective à mener à terme des projets d’envergure. (Ne me parlez pas du CHUM, de l’échangeur Turcot et du pont Champlain, svp !) Eh ! non, ce n’est pas le modèle de Saine Gestion qui en limite la réalisation.
Si le maire Labeaume n’était pas appuyé par plus de 65 % de la population, (La Presse du 25 mai), (ou 80 % pour la question Hockey) il se serait fait fermer le clapet depuis belle lurette. Il est possible que grâce à son style d’une spontanéité parfois déconcertante, le maire de la ville de Québec soit simplement un leader qui tient ses culottes et tente d’amener au moins un projet d’envergure à terme. Et ce n’est pas dérogatoire aux six principes de Saine Gestion de l’OAAQ.
Il arrive que des gouvernants soient menés par des intentions et des projets nobles. Ils veulent faire bouger les choses, mais se heurtent à l’adversité et l’immobilisme chronique d’un establishment décadent dont la seule préoccupation est de protéger son hégémonie. Il y a de quoi faire bouillir les tempéraments les plus impatients. En bouleversant l’ordre établi, monsieur Labeaume cultive évidemment bien des ennemis.
Les objecteurs de conscience et autres oiseaux de malheur, qui tentent de mimer toute crédibilité en dénigrant toute tentative d’innover et de mener des projets, sont peut-être les instruments d’une certaine classe de dirigeants dépassés mais encore bien en contrôle des goussets de la finance québécoise.
Saluons le courage mais appelons à la prudence.
Nous saluons le courage des vrais leaders, ceux qui reconnaissent qu’ils sont aussi des gestionnaires et qu’ils ont ainsi obligation de fiduciaire d’où celle d’une Saine Gestion. Nous leur conseillons cependant, que ce soit monsieur Labeaume ou tous les autres nouveaux gestionnaires de la nouvelle génération qui ne sont pas encore corrompus par le style pédant et condescendant de nos aînés, un minimum de prudence.
Le modèle de Saine Gestion peut vous aider à mettre à l’abri votre intégrité et celle des gestionnaires qui composent votre garde rapprochée. Au premier faux pas, vous serez torpillé et n’aurez peut-être plus la chance de vous en sortir malgré votre charisme.
Pour terminer, une réflexion. Je sens que je vais choquer, mais à bon entendeur salut !
La fable de monsieur Aplaventriste et monsieur Important.
Je dois avouer qu’il y a deux choses que je déteste : l’aplaventrisme mielleux (Mauviettes collabos pour les Français) et les gens qui se croient importants. L’aplaventrisme pour devenir important et l’aplaventrisme des autres pour demeurer important.
Pour quelques brindilles, écus d’or faux et fausses réussites, monsieur Aplaventriste mielleux perd ses valeurs personnelles et toute son éthique pour supporter l’illusionniste dangereux : Ce dirigeant narcissique, omnipotent, parfois psychopathe, souvent au-dessus de la loi, n’a que faire d’une Saine Gestion.
Monsieur Aplaventriste mielleux cherche à devenir important, en supportant la création de règles de gouvernance gentilles qui accommodent son bienfaiteur. Alors, monsieur Important multipliera ses marges de manœuvre et accumulera pour lui succès, richesse, puissance et immunité, et le reste, c’est-à-dire peu ou rien ira à l’organisation, la société, le pays qu’il dirige mais abhorre, et encore moins au mielleux collabo.
Je persiste et signe,
Bernard Brault
4 commentaires
Vous aimeriez lire notre nouveau livres «Gestionnaire, un métier a découvrir» de la Collection :GEREZ MIEUX, STRESSEZ MOINS’ devenez un gestionnaire heureux et compétent.
Vous y trouvrez des points qui soutiennent votre argumentation!
Bonjour Claudine
Intéressant. Je vous invite à nous en parler un peu et de faire les liens avec notre approche. Vous pourriez aussi publier un article de complémentarité . Les membres de l’Institut peuvent aussi annoncer leurs ouvrages. Merci
Bernard,
je ne veux pas « mouiller sur votre parade » mais ce cher Labeaume jouit d’un capital immense qui lui a été laissé par une maire « constructeur » et visionnaire qui a patiemment élaboré une vision pour Québec, soit J.P Lallier. Certes moins flamboyant il a procuré aux populaires Mme Boucher et Labeaume un matériel sur quoi bâtir. Oui Labeaume est percutant, il jouit d’un alignement extraordinaire des astres…mais je lui (nous) souhaite de durer.
Taïeb Hafsi estime, et j’ai eu l’occasion de le vivre, que dans lorsque un changement important (stratégique) est réussi, il est difficile de discerner celui ou celle qui l’a préparé, de celui ou celle qui en « bénficie » .
Longue vie à Labeaume et haros sur les objecteurs!!!!!
Bonjour Pierre, excellent commentaire, dit autrement, ses prédécesseurs ont assuré une Saine Gestion et en particulier le respect du principe de Continuité. On verra la grandeur de l’homme. A lui de passer au suivant……