La Gouvernance gouverne….sans obligation de Saine Gestion !

Écrit par Bernard Brault le 19/03/2010

LA GOUVERNANCE GOUVERNE….SANS OBLIGATION DE SAINE GESTION !C’est le revers de la médaille. Il faut les comprendre. Solliciter un encadrement qui assure la viabilité des organisations, c’est beaucoup demander aux administrateurs de société. Ils ont un mandat bien précis des actionnaires ou des investisseurs, ou encore des gouvernements pour assurer un retour sur l’investissement. N’est-ce pas ça ce que vous demandez vous-même pour vos REER ?

Il est alors normal que les salaires des présidents de société nous apparaissent disproportionnés par rapport à ceux des cadres et des employés qui exploitent au quotidien les organisations, par exemple les institutions financières. Nous réfléchissons avec le gros bon sens de la viabilité, du long terme, des emplois, de la justice sociale et de l’espoir d’une Saine Gestion. Nous ne portons pas le chapeau d’investisseur nous ! Si une personne que vous triez sur le volet vous rapporte 500 millions de $ en profit, pourrez-vous lui refuser 6, 7 ou 10 millions de salaire ? Attention, si nous sommes envieux ou jaloux, nous sommes dans l’erreur !

Par contre, là où nous sommes en droit de nous offusquer, c’est lorsque nous faisons les frais des sommes faramineuses payées à des hauts dirigeants qui n’ont pas généré les profits escomptés, qui ont pris des risques démesurés et ont fait perdre des emplois, qui ont gaspillé nos bas de laine, qui ont volé nos économies ou se sont sauvés avec la caisse. Et, en plus, qui auraient droit à des parachutes dorés? C’est là que nous pouvons et devons exiger le respect du modèle de Saine Gestion.

Depuis le lancement du blogue de l’Institut, plusieurs personnes nous ont demandé de préciser la différence entre Gouvernance et Saine Gestion. Qu’est-ce que la Saine Gestion peut apporter de plus au discours sur l’éthique et la gouvernance ? Je vous propose une courte explication.

Gouvernance ou Saine Gestion ?

Dans les faits, mis à part la prétention omnipotente de certains, gouvernance et gestion sont synonymes en français. Évidemment, il est peut-être plus facile de vendre à des grands gestionnaires de société le terme gouvernance que gestion. Nous mettrons alors l’accent sur le vocable « Saine ».

Il y a donc essentiellement deux façons d’aborder ce domaine qui vise la surveillance, l’encadrement et l’audit de la gestion. La première façon est l’approche légaliste, c’est-à-dire celle qui permet de s’abrier sous l’expression « société de droit» où le droit et la réglementation font foi de tout. En général, c’est de cette école que les tenants de la Gouvernance se réclament. En fait, pourquoi en feraient-ils plus que le minimum prévu par le législateur ? Par ailleurs, le rôle des juristes conseils consiste souvent à chercher un moyen de contourner ces règles.

La seconde façon, managériale, vise à qualifier la gestion de « Saine » grâce à un référentiel de principes et normes appelé Principes de Saine Gestion généralement reconnus (PSGGR).

Donc, les PSGGR articulent autour des fonctions de gestion (Planifier, Organiser, Diriger, Contrôler et Coordonner) et des six principes fondamentaux de la Saine Gestion, Transparence, Continuité, Efficience, Équilibre, Équité et Abnégation. Cette combinaison forme une matrice de 41 cases qui peuvent faire l’objet d’une vérification de conformité.
La force du système en fait un modèle permettant une véritable reddition de compte, case par case. Conforme ou non conforme. L’importance relative de chaque non-conformité sera en fonction de la mission et des enjeux de l’Organisation. La méthode permet alors un autodiagnostic et la création d’un cadre de gestion qui exprime les actions à prendre par les gestionnaires pour chacune des 41 cases.

Les PSGGR sont pour les gestionnaires l’équivalent de ce que les PCGR(Principes comptables généralement reconnus) sont pour les comptables. Ces derniers ne sont pas inscrits dans une loi telle quelle, mais la loi y fait référence régulièrement pour exprimer la bonne pratique comptable. Les PSGGR pourraient très bien jouer ce rôle pour définir ce qu’est une gestion saine. Aurions-nous pu éviter les scandales à la Norbourg, Jones et Enron ? Je vous en ferai la démonstration un peu plus tard ce printemps.


3 commentaires

par P. Lamontagne le 04/24/2010

> Aurions-nous pu éviter les scandales à la Norbourg, Jones et
> Enron ? Je vous en ferai la démonstration un peu plus tard ce printemps.

À quand la démonstration?

par Bernard Brault le 04/24/2010

Je suis à préparer le texte qui fera partie de la prochaine édition d’exercer la Saine Gestion. Sur le site de l’ISG je pourrais procéder par feuilleton, c’est-à-dire par un article où s’ajouteraient de nouveaux textes à toutes les deux ou trois semaines. Je m’interroge, qu’en pensez-vous ?

Ça dépendra peut-être de la demande et de l’intérêt ?

par P. Lamontagne le 04/24/2010

Bonne idée! On ne manquera pas de suivre le « feuilleton » alors.

Commentez cet article


Veuillez remplir tous les champs Envoyer

Avertissez-moi lorsqu’un commentaire est publié à propos de cet article.


Ou alors, abonnez-vous au suivi des commentaires pour cet article sans le commenter.