Direction et abnégation : recommandations de l’ISG
Il me fait plaisir de vous présenter le second article portant sur les règles de Saine Gestion et de gouvernance que propose le cadre de Saine Gestion de l’ISG. Ce cadre conforme aux principes et normes de l’OAAQ a l’avantage d’être pratique et simple. Il a été conçu sous forme de matrice composée visuellement de 41 cases dont un axe incorporant 5 fonctions de gestion, un autre axe les 6 principes fondamentaux de Saine Gestion et 30 combinaisons les reliant les uns aux autres.
Aujourd’hui la fonction de Direction se conjugue avec le principe d’abnégation.
Est-ce possible l’abnégation du leader ?
Bien sûr que c’est possible. Sans doute difficile pour certains, mais essentiel pour la confiance et l’éthique de la profession de gestionnaire.
De façon générale tout ce que ce principe invoque est relié à trois éléments de gros bon sens. Pas de quoi fouetter un chat me direz-vous, mais tout de même dérangeant lorsqu’un dirigeant n’as pas toujours des intentions claires et veut se garder une marge de manœuvre de façon plus ou moins consciente. Le premier élément : renoncer (mentalement) à tout avantage autre que ce qui lui est accordé à titre de rémunération, le deuxième élément : subordonner ses intérêts à ceux de l’organisation et le troisième élément : se dévouer à la sauvegarde du patrimoine de l’organisation. Respecter ces trois éléments est-ce vraiment surhumain? De plus, ils ne veulent pas dire de n’avoir aucun intérêt ni motivation!
L’OAAQ et les PSGGR expriment le principe d’abnégation et son application générale de la façon suivante :
2.7 (1) «Abnégation» : Qualité de celui qui renonce à tout avantage ou intérêt personnel autre que ce qui lui est contractuellement ou explicitement accordé dans l’exercice de ses fonctions d’administrateur, en faveur de ceux de l’organisation.
2.7 (2) Pour assurer la saine gestion, l’administrateur doit, dans l’exercice de ses fonctions, subordonner ses intérêts et se dévouer à la sauvegarde du patrimoine de l’organisation.
2.7 (2.1) Il y a conflit potentiel ou réel lorsque les intérêts privés de l’administrateur se heurtent aux intérêts de l’organisation. (28-04-1998)
Conflits d’intérêts
En matière de saine gestion nous disons que toute ressource est limitée, surtout celles que l’on gère pour autrui (principe d’Efficience). Alors le conflit et l’apparence de conflit d’intérêt est le plus grand risque de dérapage que cours une administration. Pour de bonnes ou de moins bonnes raisons, l’opinion publique est devenue intolérante aux avantages indus, aux abus de pouvoir, aux rémunérations et récompenses débridées et encore plus à cette immunité qui entoure l’incompétence.
Qu’est-ce qu’un cadre de gestion?
L’encadrement de la gestion et de la gouvernance est devenu un enjeu majeur pour les organisations. Les dérapages et les codes d’éthique douteux de certains gestionnaires qui défraient la manchette des médias presque quotidiennement, démontrent l’incurie générale et l’incapacité des leaders de s’autoréguler. Ce n’est plus l’absence de code d’éthique dans les organisations qui est maintenant la question. Toutes les organisations importantes en ont un, même les municipalités, mais à l’évidence, ces «codes» n’ont que peu de dents et ne servent que d’écran de fumée.
Les valeurs étiques de gestion sans un cadre d’application systématique n’ont que peu d’intérêt. Un sujet pertinent auquel l’Institut de Saine Gestion peut apporter un certain nombre de solutions pratiques et applicables sous forme de recommandations en regard au référentiel de Principes de Saine Gestion généralement reconnus (PSGGR).
(…) Un cadre de gestion est essentiellement l’infrastructure managériale que l’on retrouve dans toutes les organisations. Il est pour les professionnels de la gestion l’équivalent du système d’information comptable pour la profession comptable. De façon générale, on peut définir un cadre de gestion comme étant l’ensemble des politiques, règles et procédures qui balisent le fonctionnement d’une organisation ou d’une entreprise pour la bonne marche de ses affaires.
Pour une organisation, un cadre de gestion sera, par conséquent, l’ensemble des règles et des valeurs que se donne cette organisation par la voix de ses administrateurs et gestionnaires pour encadrer et définir ses processus, ses politiques d’entreprise et ses pratiques de gestion. (1)